Draconia, l'épée des dragons

Chapitre 1

Boum !
A ce bruit insolite, Lysandra ouvrit un œil, puis l’autre pour identifier ce qui l’avait tiré de son sommeil : un livre. Ne sachant plus où elle se trouvait, elle regarda autour d’elle pour repérer les lieux. A sa gauche des rangées d’étagères remplient de livres. La bibliothèque. A sa droite, une immense fenêtre à travers laquelle elle pu admirer un magnifique coucher de soleil. Un jour s’achevait sur Tara. La jeune fille se rendit compte qu’elle s’était endormie en lisant sur le rebord de cette fenêtre qui était assez grand pour accueillir une personne. Elle se leva et ramassa le livre qui était tombé : Les Elfes de la forêt de Sméralda, celui qu’elle lisait avant de s’endormir. Elle le rangea là où elle l’avait pris, dans la section mythologie, qui se situait en face de là où elle se tenait. En se retournant, elle se trouva nez à nez avec Liagan, le bibliothécaire. C’était un homme d’une cinquantaine d’années, de taille moyenne, assez mince, habillé d’une toge grise avec une capuche qui lui couvrait la tête. Il esquissa un sourire.

- Toi, tu t’es encore endormie, sinon, tu serais déjà partie.
- Partie ??
- Depêches-toi tu vas être en retard.
- En retard pour quoi ??

Brusquement la mémoire lui revint.

- Mince !!! Le Bal !!
- Et oui le Bal !!!
- Au revoir Liagan !! Et merci !!

Elle sortit en courant de la bibliothèque, enfourcha son scooter à propulsion et mit plein gaz pour arriver en moins de dix minutes devant une immense maison blanche de style coloniale bordé de fleurs bleu, violettes et roses. Elle entra par la porte de derrière qui donne accès à la cuisine. Elle traversa la cuisine et arriva dans le couloir principal avec le grand escalier qui donne accès aux chambres. Au moment de le gravir, elle entendit une voix : « Lysandra !! ». Elle se retourna et fit face à son père. Il était furieux.

- Mais où étais-tu passé ?? Ça fait deux heures que tu devrais être rentrée pour te préparer !! Maintenant on va être en retard !!
- Désolé, papa, mais je vais me dépêcher. Dans dix minutes on est parti.

Elle ne lui laissa pas le temps de répliquer et monta les marches quatre à quatre. En entrant dans sa chambre elle enclencha son mp3000 qui se trouvait sur une table de nuit, un appareil de dernière technologie qui faisait office de lecteur cd et dvd, de visiophone, d’ordinateur, de caméra et d’appareil photo, un cadeau de sa mère. Une musique traditionnelle irlandaise se diffusa dans la pièce. Elle retira son débardeur noir qu’elle remplaça par un bustier vert foncé, puis échangea son jean bleu par une jupe à traîne vert clair. Cet ensemble faisait ressortir ses longs cheveux bruns et ses yeux noisette. Quelques minutes plus tard, elle descendit. Son père en la voyant lui dit : « Tu es magnifique », puis il lui prit la main et l’aida à monter dans le carrosse volant où sa belle-mère, Samera, les attendait.

Ils arrivèrent dans la cour du château royal, juste devant la grande porte donnant accès à la salle de bal. C’était une immense salle de forme rectangulaire, la plus belle et la plus vaste du palais. Elle était décorée de guirlandes de fleurs de toutes les couleurs à l’occasion des trente ans de règne du roi Domnal, donnant ainsi une atmosphère joyeuse et chaleureuse. Sur la gauche en entrant, se trouvait le buffet où l’on pouvait boire et manger, d’ailleurs la plupart des invités s’y étaient déjà entassés tout autour. Au fond, on pouvait apercevoir les musiciens, et au milieu les danseurs, des jeunes hommes et des jeunes femmes pour la plupart. On annonça leur entrée :

- Sieur Morgan, Général des armées de sa majesté et dame Samera, cousine du roi !
- Demoiselle Lysandra, fille du général !!

Les musiciens et les danseurs ainsi que le brouhaha des conversations se figèrent. Le Roi se détacha d’un groupe sur la gauche et vint à leur rencontre suivit de son fils le prince Fintan. Le général s’inclina, Samera et Lysandra firent la révérence.

- Bienvenue mon ami et toi ma chère cousine, ainsi que toi jeune Lysandra.

Il l’examina, puis lui sourit.

- Tu deviens plus belle de jour en jour !!

Le Roi la considérait un peu comme sa propre fille, car si il avait eu une fille il aurait aimé qu’elle soit comme elle, ce qui lui valait la jalousie des autres jeunes gens de la cour et surtout de son fils.

Les festivités reprirent. Samera rejoignit son groupe d’amies féminines et son père son groupe d’amis masculin. C’est à ce moment là que le prince s’approcha de Lysandra et commença à lui parler :
- Bonsoir Lysandra, lui dit-il avec un petit sourire mesquin

Elle lui fit la révérence de façon forcée et lui répondit :
- Bonsoir altesse.

Avec un ton ironique, le prince complimenta la jeune fille.
- Mon père a raison vous êtes ravissante ce soir. Je suis même étonnée que vous soyez venue. J’aurai cru que vous auriez la migraine comme les deux bals précédent.

Elle le dévisagea avec un regard méprisant puis lui répliqua :
- Les deux derniers étaient en votre honneur puisque vous deviez choisir votre épouse, que vous n’avez toujours pas choisie d’ailleurs, tandis que ce soir c’est différent votre père étant présent toute la soirée, je sais que vous n’en profiterez pas pour me ridiculiser devant vos sbires tout aussi méprisable que vous.

A ces mots, le prince fulmina et s’en alla à vive allure en direction d’un groupe de jeunes hommes tout aussi arrogant que lui. Elle se retrouva seule comme à l’accoutumer. Puis les danseurs, s’arrêtèrent. Les invités s’attroupèrent vers l’orchestre, Elada, fille d’une des meilleures amie de sa belle-mère, allait commencer un récital. Lysandra ne voulant pas avoir les oreilles cassées en profita pour aller sur la terrasse située sur la droite de la salle de bal qui donnait sur les jardins. Elle s’assit en tailleur sur la large rampe en marbre et commença à penser à sa mère, à tout ce qui s’était passé il y deux ans.

Elle était partie rejoindre son père comme tous les ans depuis cinq ans sur Tara pendant les deux mois de vacances d’été. Une semaine plus tard, un grand tremblement de terre ébranlait la Terre. Il avait été si violent que les centrales nucléaires de presque toute la planète ont explosé et un énorme nuage radioactif a ravagé la planète tuant tout sur son passage y compris sa mère et ses amis. La Terre était devenue inhabitable pour au moins les mille ans à venir. A cette nouvelle, Lysandra s’était enfermé pendant trois jours dans sa chambre sans manger ni boire, allonger sur le sol. Son père avait fini par enfoncer la porte. Elle était dans un tel état qu’il du la transporter à l’hôpital. Elle se remit physiquement mais refusait de voir qui que ce soit, c’est alors que le roi vint la voir et trouva les mots qu’il faut pour la sortir de son mutisme. Il lui parla ouvertement de la peine qu’il avait eue lors de la mort de son épouse bien-aimée et du grand vide qu’il éprouvait et qu’il éprouve toujours. Il lui dit que la solitude ne l’aidera pas à faire son deuil, qu’elle devait avancer. Il la prit même dans ses bras quand il la vit pleurer. Depuis, il lui offrait régulièrement des cadeaux, d’ailleurs la robe qu’elle portait en était un. Elle trouva également du réconfort dans la bibliothèque du château, où elle se lia d’amitié avec le vieux bibliothécaire, Liagan, qui la conseillait dans ses lectures. Petit à petit elle reprenait le dessus, mais elle avait envie de partir, d’aller par delà les montagnes bordées par la forêt. Tiens, tiens, tiens. Qu’est-ce c’est que ça ?

Elle sortit brusquement de ses pensées. Quelque chose venait d’attirée son attention. Une forme imperceptible volait, ou plutôt peinait à voler, dans le ciel étoilé au dessus de la forêt qui bordait le jardin de château. Et puis tout d’un coup, la forme chuta dans la forêt.

Chapitre 2 (partie 1)

Lysandra se retourna pour voir si personne ne la regardait et comme ce n’était pas le cas, elle se pencha pour examiner la hauteur qu’il y avait entre la terrasse et le sol. Voyant que ce n’était pas très haut, elle ôta ses chaussures à talon, les prit à la main, puis monta sur la rampe. Elle jeta ses chaussures et, ne sachant pas trop si c’était une bonne idée, sauta pour atterrir sur la pelouse du jardin. Elle récupéra ses chaussures qu’elle remit aux pieds, puis traversa le jardin en direction de la forêt, elle savait qu’un petit chemin y menait directement. Arrivée à l’orée de la forêt, elle se demanda si elle ne ferait pas mieux d’attendre le lendemain pour chercher ce qui a bien pu tomber dans la forêt. Elle n’était pas en tenue pour aller dans la forêt, il faisait nuit elle ne verrai rien du tout et puis surtout elle ne savait pas où chercher. Mais sa curiosité était trop forte, elle essaya de se remémorer l’endroit que survolait la forme avant de tomber. Elle se souvint que c’était près du col de Sméralda. Puis elle vit les deux lunes de Tara, qui émettaient une forte lumière, c’était les pleines lunes. Elle pénétra à la lisière de la forêt, puis se rendant compte que la lumière émise par les deux lunes était suffisante, s’enfonça dans la forêt se dirigeant vers le col. Elle ne savait pas depuis combien de temps elle marchait mais elle était à bout de souffle et avait très mal aux pieds, regrettant de ne pas être aller se changer avant de rentrer dans cette forêt, mais bon … Elle finit par arriver près du col et l’observa, c’était la première fois qu’elle le voyait d’aussi près car normalement il est interdit de s’approcher trop près des frontières bordées par les montagnes mais c’était le cadet de ses soucis. Elle se posa sur la souche d’un gros chêne pour reprendre son souffle et se reposer un peu ; elle leva la tête et regarda les étoiles. Tout était si calme. Soudain, elle sentit un souffle derrière elle. La jeune fille se retourna et se trouva nez à nez avec … une tête de dragon ! Il avait les yeux fermés, probablement assommé par sa chute. Elle prit un peu de recul. La lumière des deux lunes faisait scintiller ses écailles bleu, puis elle remarqua que des flèches lui avaient transpercé les ailes et qu’il avait des entailles près des pattes avant,. En voyant cela, la peur de Lysandra se transforma en pitié et réfléchit au moyen de l’aider. Qui ne la prendrait pas pour une folle et aurait des connaissances sur les dragons ? …Liagan !!! Elle grava dans son esprit l’endroit où se trouvait le dragon et fit le chemin inverse pour se rendre chez Liagan qui habitait la tour est de la bibliothèque. Elle tambourina à la porte, celle-ci s’ouvrit laissant apparaître Liagan qui était très surpris de la voir. « - Lysandra !!! Mais qu’est-ce que tu fais là ??
- Excuse-moi de te réveiller mais j’ai besoin de ton aide !!!
- D’accord, entre et raconte-moi ce qui t’arrive…
- Mais on n’a pas le temps !! Est-ce que tu t’y connais en dragon ???
Liagan parut intrigué plutôt que stupéfait.
- En dragon ? … Qu’est-ce qui te fais croire que les dragons existent ?
- Parce que j’en ai vu un.
Il la regarda droit dans les yeux pour voir si elle ne se moquait pas de lui mais il vit de la sincérité et de l’inquiétude dans son regard.
- Tu me promets que tu ne me joues pas un tour !
- Voyons, Liagan j’ai passé l’âge de faire des farces aussi stupide et surtout pas à toi. Et puis je pensais que tu me prendrais pour une folle et apparemment ce n’est pas le cas, bien au contraire.
Il fut gêné par cette remarque.
- Où est-il cet animal et pourquoi requiers-tu mon aide ?
- Il est blessé et il se trouve près du col de Sméralda, je vais t’y conduire.
- Rentre chez toi te changer d’abord, parce que tu vas pas aller bien loin dans cette tenue qui est déjà dans un piteux état, puis rejoins-moi ici. Moi je me charge du nécessaire.
Lysandra acquiesça et partit.
La jeune fille, habillé cette fois-ci d’une tenue un peu plus adapté c'est-à-dire d’un jean bleu foncé, d’un débardeur noir et de bottes noires, conduisit le vieil homme jusqu’au dragon, et sur le chemin elle lui raconta comment elle l’avait trouvé. Arrivés à destination, Liagan examina la créature puis sortit divers fioles et herbes de son sac puis donna des instructions à Lysandra pour panser les blessures du dragon, et lui enlever, le plus délicatement possible, les flèches. Lorsqu’elle eut fini, c’était l’aube, Liagan s’était endormi sur la souche d’un grand et gros arbre. Au moment où elle allait se poser à son tour, le dragon remua. Il ouvrit les yeux et regarda autour de lui, il vit le vieux bibliothécaire qui dormait, et Lysandra qui l’observait avec le plus grand intérêt, puis son regard se posa sur ses blessures pansées. Comprenant ce qui avait du se passer, il tenta de se redresser et lorsqu’il y arriva il se dirigea vers la jeune fille qui bien qu’apeurée ne bougea pas d’un pouce. Soudain, elle entendit une voix dans sa tête, elle était assez grave mais agréable à entendre. « C’est-toi qui m’a soigné n’est-ce pas ? » D’un ton mal assuré, elle répondit à haute voix : « - Oui, avec l’aide de mon ami Liagan.
- Liagan dis-tu ? Le Magicien ?, dit-il cette fois-ci à haute voix.
- Le Magicien ?, répéta Lysandra interloqué.
- Autrefois, répliqua le vieil homme qui s’était réveillé et approché. Et vous qui êtes vous noble dragon ?
- Je suis Waroc apprenti dragon magicien.
- Et qu’est-ce qui vous amène au Royaume de Caël?, continua Lysandra.
- Au royaume de Caël ?? Je suis aller trop loin dans mon initinéraire, je suis en fait à la recherche des Elfes pour une affaire de la plus haute importance. Fëanor, Grand Maître Dragon Magicien a été capturé par les Drows. »